mercredi 18 février 2009

Politique de l'autruche


Une petite île, située à 68OO km de Paris, cocotiers et mer turquoise à souhait, rhum et poissons grillés... c'est un cliché de la Guadeloupe? certes, mais c'est pourtant de cette manière là que la plupart des Français métropolitains décrivent les DOM-TOM. Car nous n'y allons que pour nous détendre, faire une semaine de tourisme, et en rentrant s'extasier sur un des plus beaux départements français. C'est bien joli tout ça, mais les Guadeloupéens rappellent au gouvernement et aux métropolitains qu'ils en ont marre de faire office de carte postale paradisiaque, permettant aux chauvins de dire que la France, c'est vraiment un pays où on trouve de tout: montagne, mer, campagne, froid, chaud, et même les tropiques.
Et depuis 27 jours, en organisant une grève générale très suivie, les habitants de l'île tentent -désespérément- d'interpeller les responsables politiques de l'Hexagone. Matignon a tout de même envoyé le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo, faire un tour sur le sable blanc, histoire de voir d'un peu plus près ce qu'il s'y passe. Mais à part payer des allers-retours à son ministre, le gouvernement ne s'est pas trop mouillé dans les négociations, qui semblent moins agréables que les lagunes transparentes.
Et enfin, au bout du 27ème jour de politique de l'autruche, l'Élysée, comprenant que la crise ne finirait pas toute seule, s'est décidé à intervenir. Le 19 février, Nicolas Sarkozy reçoit les responsables syndicaux de la Guadeloupe, pour entamer des négociations... Il était temps, car sur place, le LKP n'arrive plus à contenir les jeunes. Il aura fallu des affrontements et un mort pour que l'Élysée se décide à faire quelque chose. À suivre...